Des négociations longues et difficiles (1864-1877)

Publié le 07/07/2021 à 13h43

Il a fallu 14 ans pour arriver au bout de la procédure, car il était préalablement nécessaire de vaincre d’abord la crainte des Luchonnais de voir arriver des malades portant tort à la renommée de leur commune : la ville de Luchon disposait déjà d’un grand renom en accueillant des curistes fortunés, grands bourgeois et aristocrates.
A cela se sont ajoutées les difficultés d’expropriation puis les hésitations sur le choix d’un site : il fallait trouver un établissement conforme aux volontés du défunt.
Citons encore par exemple la lenteur procédurière : le Décret Impérial autorisant les Hospices Civils à accepter le legs Ramel aux charges imposées a été publié 30 mois après le décès du légataire.
Les procédures d’acquisition ont probablement constitué l’affaire la plus difficile à mener pour les Hospices Civils de Toulouse durant tout le XIXème siècle, en voici le détail :

De 1864 à 1870 : les Luchonnais sont informés du projet des Hospices Civils de Toulouse, visant à installer sur leur commune un établissement de Cure pour une clientèle peu aisée, voire nécessiteuse. Ne souhaitant pas voir s’installer ce nouveau type de curistes pour les raisons évoquées plus haut, les propriétaires de la ville font valoir des exigences démesurées sur le prix des terrains. Face à ces propositions exorbitantes, les Hospices vont se tourner vers la commune voisine de Saint-Mamet.
De 1870 à 1874  : Un terrain est choisi à Saint-Mamet où les prix sont nettement plus avantageux, car les habitants voient là une chance à saisir pour rivaliser avec leur puissant voisin… Cependant, les thermes sont à Luchon et il est nécessaire, pour permettre aux futurs curistes de s’y rendre, de construire un pont sur la rivière de la Pique, ce qui implique des expropriations (22 parcelles de terrain sur une superficie de 2 hectares). Pendant 1 an, ce sera l’effervescence à Luchon contre ce projet. En effet, si la commune de Luchon craint l’implantation d’un tel hospice sur ses terres, elle refuse aussi la possibilité de concurrence de sa voisine Saint-Mamet.
Les Hospices Civils de Toulouse vont jouer la carte de cette concurrence.
1877, 21 septembre, le Préfet autorise l’acquisition par les Hospices de la Villa Bertin sur la commune de Luchon.